Blue Monday
Photo : Shutterstock

Le « Blue Monday » pourrait-il être plus payant que le « Black Friday »?

Julien Brunet

17-01-2022 - Consommation
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Qu’est-ce que le Blue Monday? 

C’est en 2005 qu’on entend pour la première fois le terme « Blue Monday » pour désigner la journée la plus déprimante du calendrier. Cette année-là, une entreprise britannique de l’industrie du voyage, Sky Travel, prétend que le troisième lundi du mois de janvier est la journée où se combinent le froid extérieur, l’incertitude financière résultant des fêtes et l’abandon de nos résolutions personnelles pour créer un vortex maussade. 

Bien sûr, il n’existe aucune équation scientifique pour prouver l’observation, mais si on se fie aux médias sociaux, le phénomène est bien présent dans la croyance populaire. 

Cette année, cette journée de lourdeur connue sous le nom de « Blue Monday » tombe le 17 janvier.

A-t-on déjà vu un insight consommateurs présent dans autant de segments? 

L’an dernier, l’Université Laval a publié une étude intitulée Ma vie et la pandémie effectuée auprès de 3000 Québécois.e.s âgé.e.s entre 14 et 90 ans. L’étude visait à prendre le pouls de la santé physique et mentale de la population à différents moments de la pandémie. Sans surprise, 44 % des répondants jugent que leur santé mentale s’est détériorée dans les deux dernières années. Les symptômes d’une santé mentale fragilisée par la pandémie sont énumérés sur le site du Gouvernement du Québec; ils sont d’ailleurs classés en trois grandes catégories : physiques, psychologiques et comportementaux.

Il est important de noter que, selon les données de l’étude, les jeunes âgés de 14 à 24 ans ont 4 fois plus de symptômes de dépression et d’anxiété que les 65ans et plus. 

Est-ce que la santé mentale peut mobiliser les marques comme Le ruban rose? 

Dans les dernières décennies, la lutte contre le cancer du sein a mis de côté sa pudeur et est devenue une cause bien en vue et très rassembleuse. Et pour de très bonnes raisons : les risques pour toutes les femmes qui nous entourent, mères, sœurs, amies, collègues, etc., de développer la maladie sont omniprésents. Dans l’environnement commercial, une multitude de produits de consommation, de détaillants, d’événements, de porte-paroles, etc., se sont engagés à porter le rose fièrement et à nous débarrasser des tabous sur le sujet.

Résultat : le taux de mortalité due au cancer du sein a diminué de 40 % depuis 1986. 

Ne serait-il pas intéressant de créer la même vague, à la sortie de la pandémie, pendant que le sujet est d’actualité, et d’enfin venir en aide aux gens qui souffrent de ces maux invisibles? 

Est-ce « payant » pour une marque de s’engager auprès d’une cause? 

En début de pandémie, le réputé Verne Harnish (auteur du livre Scaling Up) affirmait que pour faire grandir sa marque en temps de crise, on doit se mettre en mode « give, give, give without asking anything in return ». C’est pourquoi, en cette période d’isolement social où chacun d’entre nous ressent la vulnérabilité et l’anxiété de la solitude, les gestes de collaboration et de cohésion sociale des marques sont remarqués, partagés et hautement valorisés. L’occasion est unique pour une marque de rallier ses clients autour d’un geste ou d’un message à diffuser et de démontrer son empathie. 

D’ailleurs, en 2018, l’entreprise C_Space a réalisé une étude qui codifie les facteurs émotionnels qui influencent l’attachement et la fidélité à une marque. La recherche, nommée Customer Experience Code, souligne que les consommateurs souhaitent se sentir fiers d’une marque qui partage leurs valeurs et qui se lève avec eux pour partager une lutte commune. 

La journée Cause pour la Cause de Bell en sera à sa 12e édition le 26 janvier 2022. Elle connaît encore un succès retentissant. Mais les initiatives qui mettent de l’avant la maladie mentale sont encore rares. Quelles seront les prochaines marques à s’engager? 

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À propos de
Julien Brunet
Directeur de la stratégie et associé, Julien oeuvre dans le milieu des agences depuis plus de 30 ans dont 20 passées chez CRI! Grand curieux de nature qui lit au minimum un livre par semaine, Julien se spécialise depuis quelques années dans le Neuromarketing pour mieux comprendre le comportement des consommateurs lors de leurs achats et a donné plusieurs conférences sur le sujet.

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